mardi, janvier 08, 2008

Images d'antan - photo de classe St Raphaël 1959



Chers amis,

Voici la première photo de classe que j'ai pu trouver sur le site http://www.copainsdavant.com

En attendant que nous en ayons d'autres.
Celle-ci a été mise en ligne par Adelaïde LEDUC - élève en 4è année - (1er rang, 10è à partir de la gauche)sous la responsabilité de l'enseignant Mr DARDENNE.

En 1959! Nombre d'entre nous n'étions même pas de ce monde! Chapeau mama Adelaïde. Je lui ai envoyé un mail pour lui demander de nous raconter ses meilleurs souvenirs de St Raph avant l'indépendance.

dimanche, janvier 06, 2008

Interview du renégat NKUNDA


Transmis par Jean Henry KINDA

DECLARATIONS DE LAURENT NKUNDA

Decoster Pierre a écrit :

Bonne lecture
Dr Pierre Decoster
Monuc Bukavu
RDC

Large diffusion svp!

Ndeko, tanga interview oyo okomprendre nini eza koleka na RDC. Kabila aza kosakana!
MEV

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO 02/01/2008 10.17 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
RDC : Le Chairman du CNDP le général Laurent Nkundabatware Mihigo brise le silence après sa victoire militaire face aux FARDC
Divers Divers, Standard

Kinshasa, 02 janvier 2008 (Misna) : L’ouverture de la conférence de Goma prévue pour le 27 décembre 2007 a été reportée au 06 janvier 2008 sans trop d’explications de la part des organisateurs de cette messe, que certains Congolais n’hésitent plus à qualifier de conférence pour la signature de la capitulation ou de la reddition officielle des FARDC après leurs débâcles spectaculaires, à Mushaki, Karuba et Mweso, face à une poignée des rebelles du CNDP du général dissident Laurent Nkundabatware Mihigo. Au cours de cette longue interview réalisée par téléphone depuis Kinshasa, nous avons a bordé tous les sujets qui fâchent, notamment : les soupçons de haute trahison au sein des FARDC ; la problématique du retour des réfugiés Tutsis ; la sécurisation des Congolais d’origine Rwandophone et des Tutsis en particuliers ; le redécoupage des territoires administratifs du Nord et du Sud-Kivu ; l’influence croissante du Rwanda dans la gestion de la crise à l’Est de la RDC ; l’exhumation des accords de Lemera ; la possibilité de sécession des certains territoires ainsi que la création d’un Tutsiland indépendant ; Et enfin la plainte déposée à la CPI contre le CNDP. La détermination dont fait preuve ce général dissident doit faire réfléchir tous ceux qui n’ont pas encore pris véritablement conscience des conséquences de la tragédie qui endeuille l’Est de la RDC depuis 1996.

- Le report de l’ouverture de la conférence de Goma est-il un bon ou un mauvais signal pour la suite des événements à l’Est de la RDC ?

Je ne suis pas un devint, mais je crois qu’il y a eu un peu de précipitation dans le chef des organisateurs. Tout ceci donne un peu raison à ceux qui croient, à tord ou à raison, que la défaite des FARDC était organisée par le gouvernement dans le but de faire accepter à la population l’idée même d’une telle assisse. Ce qui est loin d’être le cas.

- Vu le flou qui entoure l’organisation de cette conférence (le nombre pléthorique des participants 500 à 700 invités dont un tiers d’étrangers, les critères de sélection des participants sont complètement subjectifs, les thèmes à aborder sont imprécis, la mise à l’écart de la presse indépendante, la non-publicité des débats en direct sur tous les médias publiques et privés, la sécurité des participants n’est pas garantie…), pensez-vous que cette conférence aboutira tout de même à un résultat positif pour les populations martyres du Kivu ?

Nos craintes sur la possibilité d’un flop sont tout à fait légitimes. Le manque de neutralité des personnalités choisies afin de piloter cette conférence est en soit un problème. En effet, toute la société civile du Nord et du Sud-Kivu connaît très bien les limites de l’Abbé Apollinaire Mulu Malu Muholongu. Tout le monde sait d’où il vient, comment et pourquoi il fut littéralement parachuté à la tête de la CEI lors de la signature des accords de Sun City le 22 décembre 2002. Personne n’ignore la raison de sa reconduite à la tête de la CENI ! Quant à Vital Kamheré, vous n’avez qu’à écouter les chansons de Koffi Olomidé où son nom est toujours cité en bonne place, et vous allez comprendre la bassesse de ses mœurs. Ce Monsieur a transformé la chambre basse du parlement, dont il en est le président du bureau, en un fan-club pro-Kabila. Tous les dossiers sérieux qui touchent à vie de la population congolaise y sont systématiquement renvoyés dans des commissions dites spéciales qui siègent toujours à huit clos, à l’image du sénat belge quand il s’agit des dossiers miniers congolais. La population sait aujourd’hui que ces commissions n’ont pour but que d’organiser l’enterrement en première classe des tous les dossiers compromettants pour le régime de Kinshasa. Hélas ! « La récréation continue », comme dirait l’autre !

- Apparemment vous n’êtes pas très tendre envers le pouvoir de Kinshasa ?

J’irai même plus loin. Je pense que le Président Joseph Kabila doit personnellement rendre des comptes à la population à cause de ses mensonges et ses propos va-t-en guerre : Il a annoncé la reddition massive de mes hommes au mois de novembre ; il a promis l’écrasement total du CNDP ; il a insinué que le CNDP avait épuisé ses « carottes » et qu’il allait nous bastonner... Sans blague ! Il m’a traité de criminel infréquentable et de tous les noms d’oiseaux ; Et enfin, il a prétendu qu’il ne me connaissait pas du tout… Quelle amnésie ? J’ai risqué ma vie à Kisangani en 1997 pour assurer la sécurité rapprochée de cet homme. Se souvient-il encore que j’ai pu déjouer au péril de ma vie une tentative d’assassinat perpétré contre lui à l’hôtel Palm Beach à Kisangani ? Moi, je n’ai pas du tout oublié tout ça…Plus de 90 % d’électeurs du Kivu ont voté pour ce Monsieur, mais il s’avère que l’homme est plus habile pour faire des promesses qu’autre chose…Aujourd’ hui, c’est le bérézina total.

- On sent de l’amertume dans vos propos face à ce qui apparaît comme de l’ingratitude de la part de votre ancien protégé. Comptez-vous éventrer le boa lors de cette conférence ?

Tout dépendra de l’attitude de ses « émissaires » venus de Kinshasa. Les Congolais doivent savoir qu’on ne dirige pas un si grand pays comme la RDC avec des insultes, des effets d’annonces et des slogans vides de sens. Le Congo mérite mieux.

- Voulez-vous dire qu’il y a un problème de Leadership et de compétence en RDC ?

C’est une évidence!

- Après la défaite des FARDC, Vital Kamheré a déclaré : « on ne peut faire la paix qu’avec ceux qui ont fait la guerre… » Le CNDP a-t-il été officiellement invité par les organisateurs de cette conférence ?

Affirmative. Autrement cette conférence n’aurait aucun sens, ses résolutions sans objets et sans effets. Je vous rappelle que le CNDP a gagné la guerre. Cette nouvelle donne nous rend incontournable pour la crédibilité et la bonne tenue de ces assisses de Goma. Ceci doit être clair pour tout le monde.

- Vous dites avoir gagné la guerre face aux FARDC. Pourtant les officiels de Kinshasa disent le contraire ou presque, et soutiennent que la situation dans le Nord-Kivu est sous contrôle. Pouvez-vous éclairer notre lanterne à ce sujet ?

À beau mentir qui vient de loin, dit un adage français. Qui contrôle quoi et où ? Notre victoire militaire sur les FARDC est indiscutable. Nous avons infligé des très lourdes pertes aux FARDC ainsi qu’à leurs supplétifs du FDLR/ex-FAR et Intarahamwé. La RDC est tout de même mon pays, j’ai des craintes sérieuses sur les capacités offensives et défensives de notre armée nationale. Le peuple congolais a de quoi se faire beaucoup de soucis sur sa sécurité et celle de ses frontières.

- Que dites vous du bilan des pertes subies par les FARDC, notamment celui publié par Mme Collette Braeckman du quotidien Le soir ?

J’ai été stupéfait par le côté minimaliste de ce bilan. Je vous confirme que ces pertes dépassent largement les chiffres publiés par la presse belge. Par exemple : nous avons dénombré plus de 4.800 cadavres des FARDC, parmi lesquels des officiers et soldats Angolais et Zimbabwéens. En plus, nous avons saisi une quantité impressionnante de matériels militaires, notamment un lot de 20 missiles sol-air QW-1 de fabrication chinoise, 6 missiles sol-air Mistral de fabrication française et 5 missiles sol-air Misagh-1 de fabrication Iranienne, 25 missiles antichars AT-Kornet et 11 missiles Metis-M1 de fabrication russe ; ainsi que 5 missiles antichars Milan ER de fabrication franco-allemande… Des chars d’assaut et des transporteurs des troupes ; une quantité impressionnante des munitions… Tout cet arsenal nous donne aujourd’hui une suprématie et la maîtrise totale de l’espace aérienne de tout le Kivu.

- Une certaine presse Kinoise affirme que cette défaite est essentiellement due à la trahison des certains officiers de très haut rang dont le Chef d’Etat-major général des forces terrestres le général -major Amisi Kumba dit Tango fort, le général de Brigade Vainqueur Mayala, le Commandant -adjoint de la 8ème région militaire le Colonel Delphin Kahimbi, le commandant du 116ème brigade le Colonel Jonas Padiri, le commandant du 14ème brigade le Colonel Rugayi, le Commandant de la 82ème brigade le Colonel Yav, le Commandant de la 15ème brigade le Colonel Mungura, le Commandant de la 9ème brigade le Colonel Smith Gihanga. Le nom du général John Numbi figure aussi sur cette longue liste des suspects qui circule dans certains milieux politiques de Kinshasa. Quel est votre avis ?

Je n’ai pas l’habitude de manier la langue de bois. Le renseignement militaire est capital dans la lutte que nous menons.

- Doit-on comprendre que le brassage et le mixage des troupes ont été une aubaine pour vous ?

Dire le contraire serait mentir. Le mensonge érigé en monde de gouvernance n’est pas ma tasse de thé.

- Pouvez-vous affirmer ou infirmer l’information selon laquelle il y aurait des officiers et des soldats rwandais au sein du CNDP et des FARDC ?

Et bien ! Si vous attendez par soldats rwandais tous ceux qui ont servi un jour dans le Front Patriotique Rwandais le FPR et en suite dans l’Armée Patriotique Rwandaise l’APR du général Paul Kagamé, alors le peuple congolais a un sérieux problème à résoudre, car son propre Président élu au suffrage universel direct à plus de 58 % des voix, je cite Joseph Kabila, est non seulement d’origine Tutsie comme moi, mais il est aussi un ancien soldat du FPR comme moi. Cherchez donc l’erreur !

- Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous êtes de mèche avec Joseph Kabila, et que le Président rwandais Paul Kagamé dirige la manœuvre de mise à mort du Kivu depuis Kigali ?

C’est une chimère que certains politiciens vendent facilement aux esprits faibles. Toutefois, je comprends le trouble qui habite l’esprit du peuple congolais depuis la défaite militaire de l’armée gouvernementale congolaise face aux troupes de l’APR et du RCD-Goma à Pwéto au Katanga en 2000. Je rappelle que le général James Kabarebe nous avait mené vers une victoire écrasante sur les troupes gouvernementales dirigées par Joseph Kabila. Nous avions récupéré à l’époque plus de 20 millions des dollars américains en matériels militaires. Ce butin de guerre ajouté à notre nouvelle prise du Nord-Kivu, ça commence à faire beaucoup !

- Selon Laurent Désiré Kabila, la défaite de Pwéto était due à une haute trahison au sein des officiers supérieurs engagés sur ce front. Raison pour laquelle il ordonna l’arrestation de Joseph Kabila et sa mise en résidence surveillée à Lubumbashi. Vu les lourdes pertes en hommes et en équipements militaires, l’opinion trouve qu’il y a une certaine similitude entre cette défaite de Pwéto et celle de Mushaki, Karuba et Mweso. Qu’en dites-vous ?

Je laisse aux analystes politiques et militaires le loisir de faire ce travail de comparaison. Quoique : « comparaison n’est pas raison», dit-on. Dans tous les cas, je fais toujours parti des gagnants, ce qui n’est pas le cas de Joseph.

- Depuis le début de cette interview vous parlez du Président congolais avec une certaine ironie à peine voilée et teintée des regrets, portez-vous ce dernier encore dans votre cœur ?

Certainement ! En dépit de la conjoncture actuelle, ses excès et ses écarts de langage permanents, nous sommes et nous resterons malgré tout des frères d’armes. D’ailleurs, il m’avait demandé d’assurer officiellement la surveillance des bureaux d’enrôlement des électeurs, ainsi que celle des bureaux de vote dans les territoires sous mon contrôle, en sa faveur bien sûr. Chose que j’ai fait sans demander quoique ce soit en retour. Triste est de constater que depuis sa victoire électorale, Joseph ne respecte plus sa signature, ni sa parole d’homme. C’est bien d’hommage.

- Faites-vous aussi allusion aux accords de « Mixage » conclus à Kigali au début de cette année entre vous et l’émissaire spécial de Joseph Kabila le général John Numbi en présence du général James Kabarebe ?

Entre autre. Mais, quand on se souvient de la brutalité et l’extrême violence avec laquelle il s’est débarrassé de son rival du deuxième tour l’élection présidentielle 2006, malgré les accords qu’ils avaient librement signés, les partenaires internationaux de la RDC doivent se poser des questions sur cet homme !

- Revenons à notre sujet. À propos des dividendes liés à votre victoire militaire sur les FARDC, certains affirment que les banyamulenges vont demander lors de cette conférence de Goma l’application stricte des accords de Lemera conclus avec l’AFDL le 23 octobre 1996. C 'est-à-dire la création d’un Tutsiland autonome englobant presque la totalité des territoires des deux Kivu. Quelle est votre position ?

Les accords de Lemera sont de l’ordre de la politique politicienne. La lutte du CNDP n’est pas dans ce schéma. Toutefois, l’AFDL dirige toujours la RDC sous d’autres labels : le CPP, le PPRD et l’AMP. Ceci implique que ces Messieurs et/ou leurs ayants droit sont strictement tenus de respecter leurs propres signatures. Du reste, je pense que certaines closes de ces accords sont fondées et méritent notre bienveillante attention.

- Serez-vous prêt à soutenir une telle demande qui signerait la fin du Kivu ?

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. In fine, tout dépendra de la teneur des propositions que les uns et les autres mettront sur la table des négociations. Notre principale revendication est la sécurisation des populations du Kivu et particulièrement celles d’origines Tutsis. Pour cette noble cause, nous sommes prêt à tous les sacrifices.

- Certaines organisations de la société civile du Nord et du Sud -Kivu mettent en doute les chiffres que vous avancez concernant le nombre des réfugiés Tutsis qui sont actuellement dans des camps au Rwanda, Ouganda et Burundi, soit plus de 350.000 personnes. La crainte des ONG’s est de voir arriver un flux ou plutôt un reflux beaucoup plus important des réfugiés Tutsis dont le but inavoué serait d’en faire l’ethnie majoritaire dans certains territoires du Kivu dépeuplés à cause des massacres des masses ayant fait plus de 5 millions de morts. Quelle est votre version des faits ?

Je dirai tout simplement que c’est à nos chers détracteurs d’y apporter la preuve de leurs allégations fallacieuses. La réalité est que des hommes, des femmes et des enfants Tutsis congolais croupissent dans la misère la plus absolue dans ces camps des réfugiés depuis des années dans une indifférence quasi générale. En outre, ni le gouvernement de la RDC et encore moins la communauté internationale ne cherchent à résoudre cette épineuse problématique d’ordre humanitaire. C’est notamment pour cette raison que nous avons pris les armes et nous sommes décidés d’y mettre définitivement fin, quel qu’en sera le prix à payer.

- Suite à la récente découverte des charniers, mais aussi à cause des viols et massacres des populations civiles dans les territoires sous votre contrôle, une plainte vient d’être déposée contre vous et le CNDP auprès la Cour Pénale Internationale. L’éventualité d’être arrêté et ensuite transféré à la CPI ne vous fait t-elle pas peur ?

Je ne nie pas qu’il ait des dommages collatéraux suite à la guerre. Les gens ont décidément la mémoire bien courte dans ce pays. De toute évidence, s’il advenait que je puisse être un jour arrêté et jugé par la CPI , croyez-moi, aucun chef d’Etat des pays des grands lacs ne restera en liberté. Et, par extension tous leurs soutiens régionaux et internationaux.

- Ce que vous venez d’affirmer et lourde des conséquences. Etes-vous d’accord pour que l’ONU et la communauté internationale se décident à créer un Tribunal Pénal International pour la RDC pouvant juger des faits commis depuis l’entrée de l’AFDL dans l’Est de la RDC en 1996 ?
Je vais peut-être vous surprendre. Je suis tout à fait d’accord pour la création d’un TPI pour la RDC. Malheureusement , qui connaît l’histoire, la géopolitique, la géostratégie de la région et son importance économique, aucun décideur international sérieux ne peut soutenir cette thèse suicidaire au risque de se faire citer à comparaître un jour. Ainsi, ce n’est pas demain que les millions des victimes de la région des grands lacs obtiendront justice et réparation. C’est triste à dire mais c’est comme ça.

- Que pensez-vous du rôle de la Monuc dans la tragédie que traverse le Kivu ?

La Monuc est une nébuleuse dont la politique et la stratégie militaire sont dictées par les puissances occidentales qui financent sa présence en RDC, selon bien évidement leurs propres intérêts politico-économiques . Les Congolais ne doivent rien attendre de bon d’une telle organisation aux contours très flous.

- Allez-vous partir en exil à la fin de la conférence de Goma, comme certains diplomates occidentaux vous l’ont si gentiment suggéré ?

Jamais de la vie ! Tout se passe comme si le Congo n’appartenait pas aux Congolais. Le Congo est mon pays jusqu’à preuve du contraire. Je ne vois pas pour quelle raison je devrais partir en exil loin de ma terre natale et des miens, c’est complètement absurde. En clair, aussi longtemps qu’il persistera sur ma communauté une menace venant des FDLR, des génocidaires ex-FAR et Intarahamwé, et/ou des FARDC, je n’abandonnerai pas d’un seul centimètre de mes positions chèrement acquises.

- Que dites-vous pour conclure cette interview ?

Le CNDP met en garde tous ces hommes politiques (Ministres, députés et sénateurs) qui se ruent comme des mouches sur Goma pour les perdiems. Depuis qu’ils trônent sur les institutions de la République , ces nouveaux Dinosaures, sans foi ni loi, n’ont rien fait pour leurs électeurs du Nord et du Sud-Kivu. De même, la soi-disant société civile du Nord et du Sud-Kivu, manipulable à souhait par le PPRD, cherche à prendre en otage cette conférence par des menaces de boycott afin de monter les enchères pécuniaires. Tout ce beau monde doit savoir que le compte à rebours vient d’être lancé. On ne joue pas indéfiniment avec la vie des hommes, des femmes et des enfants sans devoir rendre des comptes un jour. Le CNDP n’a pas fait la guerre pour rien.
Par conséquent, nous serons là, à Goma, en très bonne place. Nous sommes déjà dans les parages et nous nous tenons prêt à toute éventualité.

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Rerouté par Jean-Henry KINDA Bopete

"Je vous laisse la paix..." - Mémorandum de la CENCO

Chers amis,

Je vous propose ce soir le texte du Mémorandum de la CENCO - Conférence Episcopale Nationale du CONGO - aux participants à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Nord et au Sud Kivu, lequel texte vient de nous être adressé par Bernard NYEMBO Male.

Bonne lecture et douce refléxion.

MEMORANDUM DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO (CENCO) AUX PARTICIPANTS
A LA CONFERENCE SUR LA PAIX , LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT AU NORD ET AU SUD KIVU
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.» (Jn 14, 27)
INTRODUCTION
1. La promotion de la paix dans le monde fait partie intégrante de la mission par laquelle l’Eglise continue l’œuvre rédemptrice du Christ sur la terre. De ce fait, l’Eglise est, dans le Christ, « sacrement », c’est-à-dire « signe et instrument de paix dans le monde et pour le monde »[1]. La promotion de la vraie paix est une expression de la foi chrétienne dans l’amour que Dieu nourrit pour chaque être humain. De la foi libératrice en l’amour de Dieu dérivent une nouvelle vision du monde et une nouvelle façon de s’approcher de l’autre, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un peuple entier : c’est une foi qui change et renouvelle la vie, inspirée par la paix que le Christ a laissée à ses disciples : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix …. (Cfr. Jn 14, 27)
La paix est devenue une valeur et un devoir universel ; elle trouve son fondement dans l’ordre rationnel et moral de la société dont les racines sont en Dieu lui-même, source première de l’être, vérité essentielle et Bien suprême. La paix n’est pas simplement l’absence de guerre ni même un équilibre stable entre des forces adverses, mais elle se fonde sur une conception correcte de la personne humaine et requiert l’édification d’un ordre selon la justice et la charité.
Eu égard à cela, la CENCO salue cette initiative de la Conférence pour la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Cependant, elle attire l’attention sur le fait que « le succès d’une telle conférence dépend de l’esprit de dialogue dans la transparence et la vérité, de la détermination et de la sincérité des conférenciers. Rien ne se fera tant que la conférence n’abordera pas les questions de fond et ce dans toutes leurs dimensions humanitaires, foncières, historiques, économiques, politiques, éthiques, juridiques. » (Déclaration de la CENCO du 22 décembre 2007).
LES AVANCEES MAJEURES
2. Pour mieux tirer tout le profit de cette rencontre et appréhender les différents enjeux de la situation dans le Nord et le Sud Kivu, la CENCO recommande aux participants de ne point déroger sur les acquis importants:
- La Constitution de la République Démocratique du Congo a résolu le problème de la nationalité ;
- La CENCO dit non à l’idéologie de la balkanisation par la création des « Etats nains ». L’intégrité territoriale, l’intangibilité des frontières et l’unité nationale de la République Démocratique du Congo ne sont pas négociables ;
- La guerre comme moyen pour résoudre les problèmes entre les habitants s’avère inutile et doit être condamnée de la manière la plus absolue. Elle manifeste un mépris total de la vie humaine et ne peut être justifiée;
- La conférence de Goma doit être un espace de dialogue entre les habitants de la République Démocratique du Congo. Pour ce faire, il sied que l’on accorde suffisamment de temps aux représentants des habitants de la région pour qu’ils disent haut et fort ce qui fait problème et, cela, sans traitement préférentiel.
- Par les élections, avec l’appui massif de la communauté internationale, le peuple congolais s’est doté d’institutions démocratiques. Il serait inacceptable que la conférence de Goma remette en question lesdites institutions ou qu’elle devienne un nouveau lieu de partage du pouvoir en marge des mécanisme constitutionnels. Ce serait un retour en arrière avec risque d’éternel recommencement et pour corollaire l’encouragement de rebellions récurrentes pour raison de partage du pouvoir. Ce serait installer durablement la violence comme mode d’acquisition et de conservation du pouvoir et en quelque sorte institutionnaliser la violence politique. Que toute modification de la configuration politique du pays passe désormais par les institutions républicaines démocratiquement établies à travers les urnes. Toute nouvelle initiative doit être dirigée vers le renforcement des institutions démocratiquement élues.
- En conséquence, les conférenciers formuleront des recommandations à l’appréciation du gouvernement ou du parlement pour compétence et délibération. Ces organes établiront les cas échéant un chronogramme d’exécution avec des mécanismes observables et partagés de vérification aussi bien au niveau local, national qu’international.
- La Conférence de Goma s’abstiendra de légiférer en lieu et place d’institutions constitutionnelles. Celles-ci à leur tour réserveront aux recommandations de Goma le bénéfice d’urgence.
LE CONTEXTE
3. L’évaluation de la situation réelle confirme ce que tout le monde sait, à savoir :
- Le Kivu vit une situation de guerres récurrentes ;
- Il y existe un activisme guerrier de certains groupes ethniques arguant leur exclusion ou leur mépris par les autres habitants de la région ;
- On y note une présence nuisible des groupes armés d’origine étrangère;
- On y constate un activisme réactionnaire de certains groupes armés qui revendiquent de défendre les terres de leurs ancêtres.
Tous ces éléments réunis ont rendu difficile la cohabitation pacifique entre les habitants de la région.
LES CAUSES
4. En examinant cette situation, forte de messages antérieurs des Evêques et actualisés par les résultats de la récente enquête initiée par ses services, la CENCO a relevé les causes ci-après qui sont à la base du désastre que vivent les populations de cette région :
Au niveau interne :
La CENCO constate :
· un réel problème d’intégration des populations : certains habitants au Kivu ne se sentent pas entièrement intégrés à la communauté nationale ;
· des problèmes fonciers : la désappropriation des terres arables au profit des éleveurs, créant ainsi un conflit permanent entre les cultivateurs et les propriétaires des grands domaines pastoraux ;
· un problème de conquête du pouvoir: l’exploitation de la haine et de la division ethniques est devenue une nouvelle idéologie au service de politiciens pour la conquête ou la conservation du pouvoir ;
· une question de gestion et d’accès aux ressources naturelles : tout montre que le contrôle des espaces où il y a des ressources naturelles est une des causes majeures de la guerre au Kivu (Cfr le rapport du Panel des Nations Unies, l’enquête de Human Rights Watch sur l’exploitation de l’or, le rapport Lutundula ou les différentes mises en garde de Institute Rescue Comittee). On se bat là où il y a des richesses que l’on veut exploiter : la guerre devient un paravent pour couvrir le pillage des ressources. On y exploite aujourd’hui le pyroclore, le coltan, l’or, le diamant, la cassitérite… et le pétrole en perspective;
· La conduite de certains hommes politiques congolais, caractérisée par la corruption, l’absence de moralité politique et le manque de dignité est avérée : à cause de l’argent, certains politiciens congolais sont prêts à vendre leur pays. La débâcle au Kivu est la conséquence d’une série de comportements irresponsables et traîtres des Congolais eux-mêmes.
Il faut ajouter à cela que si cette situation perdure, c’est parce que le pays ne dispose pas encore d’une armée à même de protéger ses frontières et sa population.
Au niveau externe :
La CENCO relève :
· l’attitude non moins ambiguë de la communauté internationale face au problème des réfugiés, face à la démocratie dans la région des Grands Lacs, face à la mission de maintien de la paix par la MONUC.
· l’attitude manifestement hostile de certains pays voisins, après avoir signé et ratifié le Pacte de Naïrobi sur la sécurité, la stabilité et le développement dans les pays des Grands Lacs (26 décembre 2006) ;
· l’affairisme des multinationales autour des ressources naturelles : il apparaît clairement que la guerre au Kivu est une guerre économique dont l’enjeu demeure incontestablement l’exploitation des richesses du sol et du sous-sol. Des agents des multinationales sont particulièrement actifs dans cette région pour vendre des armes en des ressources naturelles et conseiller les chefs des groupes armés à persévérer dans cette aberration.
La place géostratégique de la République Démocratique du Congo avec ses nombreuses ressources est un des facteurs aggravants de l’instabilité au pays.
LES CONSEQUENCES
5. Les conséquences de cette situation sont énormes :
· Des millions de morts : une hécatombe sans pareille, mais jamais dénoncée ;
· Des populations condamnées à l’errance : l’exode rural avec comme conséquence la surpopulation des villes et de grandes cités, l’abandon forcé du secteur agricole, la non scolarisation des enfants, etc. ;
· Des déplacements forcés des personnes dans des conditions inhumaines ;
· Des viols massifs des femmes et des violations à grande échelle des droits de la personne humaine ;
· Des tueries systématiques organisées au jour le jour sans que les coupables ne soient appréhendés ;
· Des destructions des infrastructures et de l’environnement: des villages incendiés, des ponts coupés, des domaines agricoles et pastoraux ravagés, etc;
· Des recrutements de mineurs dans les rangs des groupes armés;
· Un pillage systématique des ressources naturelles ;
· Un appauvrissement accéléré des populations ;
· Une exacerbation des clivages ethniques : l’enracinement de la mémoire de vengeance entre les ethnies.
RECHERCHE DES SOLUTIONS
6. La Conférence Episcopale Nationale du Congo recommande que, dans la recherche des solutions pour sortir le pays de ce désastre, les participants aux assises de Goma puissent porter leur attention sur les points ci-après :
· Ils doivent se concentrer sur les causes réelles du conflit au Kivu et ne pas se contenter des causes apparentes. Pour ce faire, des questions de fond doivent être posées :
- Quelles sont les vraies revendications des uns et des autres ?
- Qui arme les milices ?
- La présence des Interahamwe et apparentés aux portes du Rwanda n’est-elle pas l’une des causes profondes de la déstabilisation de la région du Kivu ?
- Qu’adviendrait- il si les quatre cents ethnies du Congo prenaient les armes pour faire entendre chacune sa voix ?
INTERPELLATION
7. La CENCO interpelle les habitants du Kivu pour qu’ils se considèrent comme des frères et soeurs;
8. La CENCO interpelle la Communauté nationale pour qu’elle prenne conscience que notre pays est au centre des convoitises régionales et internationales. Au cours de cette conférence, il sied à tous de parler le même langage car la cause qui nous engage au Kivu est une cause nationale.
9. La CENCO demande au niveau de la sous-région le respect du droit national et international, notamment les droits des Etats, des groupes humains et des individus ;
10. A la Communauté internationale, la CENCO demande de jouer un franc jeu et de protéger les intérêts de tous les Congolais. Tout le monde gagnerait avec un Congo en paix plutôt qu’un Congo en guerre. Que toutes les puissances et leurs multinationales soient amenées à travailler pour la paix dans la région des Grands Lacs ;
11. Aux dirigeants de notre pays qui ont pris l’initiative de cette conférence, l’occasion leur est donnée de se montrer responsables.
12. La CENCO exhorte le Gouvernement à « ne pas décevoir les attentes de la nation » qui veut voir la paix, la sécurité et le développement devenir une réalité pour le grand bien de notre population.
13. La CENCO est convaincue qu’il n’y a pas de paix sans justice. L’impunité encourage de nouvelles velléités insurrectionnelles.
CONTRIBUTION
14. En guise de contribution à la stabilisation de la région, la CENCO réaffirme sa mission réconciliatrice en poursuivant son programme de réconciliation et de reconstruction communautaire. En effet, l’Eglise enseigne qu’une paix véritable n’est possible que par le pardon et la réconciliation. Certes, il n’est pas facile de pardonner face aux conséquences de la guerre et des conflits, car le sang versé ne peut jamais être ramassé et la violence, spécialement quand elle conduit jusqu’aux abîmes de l’inhumain et de la détresse, laisse toujours en héritage un lourd fardeau de douleur, qui ne peut être soulagée que par une réflexion approfondie, loyale et courageuse, commune aux belligérants, capable d’affronter les difficultés du présent avec une attitude purifiée par le repentir.
Le poids du passé, qui ne peut être oublié, ne peut être accepté qu’en présence d’un pardon réciproquement offert et reçu : il s’agit d’un parcours long et difficile, mais pas impossible.[2]
Le pardon réciproque que nous exigeons de tous ne doit pas annuler les exigences de la justice ni, encore moins, barrer le chemin qui conduit à la vérité : justice et vérité représentent plutôt les conditions concrètes de la réconciliation.
Nous souhaitons de tout cœur que cette conférence soit le lieu de la justice, de la vérité et de la réconciliation, en vue de parvenir au rétablissement de relations d’accueil réciproque entre les peuples divisés, sous le signe de la réconciliation.
Nous souhaitons, en enfin, que cette conférence soit le lieu de la promotion du respect du droit à la paix : ce droit favorise la construction d’une société à l’intérieur de laquelle les rapports de force sont remplacés par les rapports de collaboration en vue du bien commun.
La CENCO souhaite que cet énième rassemblement constitue une mise en route décisive pour la paix, la sécurité et le développement de la Nation congolaise.
15. Puisse l’Emmanuel, Dieu avec nous, nous ouvrir à la grande Espérance qui, seule, peut nous mobiliser à affronter notre présent et à préparer un avenir de paix, de justice et de bonheur.
16. Le présent mémorandum constitue la contribution de la CENCO à la conférence pour la paix, la sécurité et le développement au Nord et au Sud Kivu.
Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2008.
+ S.E Monseigneur Théophile KABOY
Evêque de KASONGO
Président de la Commission Episcopale Justice et Paix et
Délégué de la CENCO à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement au Nord et au Sud Kivu
[1] JEAN-PAUL II, Message pour la journée mondiale de la Paix 2000, 20 AAS 92 (2000) 36.I. Cfr. Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, Libreria editrice Vaticana, 2004, n° 516, p. 271
[2] Cfr Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, n° 517, p. 272

Bernard Male Nyembo