vendredi, décembre 28, 2007

De la notion de souveraineté en République Démocratique du Congo

Chers amis,

Je suis estomaqué à chaque fois que je m'informe sur la situation de notre pays d'apprendre que pour une affaire interne congolaise, il y a toujours autant d'étrangers que de congolais! Cela me choque et continuera toujours à me choquer: mais ce pays-là appartient-il réellement aux congolais ou les congolais l'auraient-ils déjà cedé pour un cent à une gouvernance internationale où tous les vautours du monde entier viendraient humer l'air du temps et tirer les marrons à chaque fois qu'ils allumeraient le feu!

Rendez-vous compte: à l'Est du Congo Dém's, depuis quelques mois déjà, les FARDC, l'Armée Nationale congolaise, sont aux prises avec les rebelles du renégat Nkunda Bantwaré, le bras armé des tutsi ruandais. Et dans cette enième guerre de l'Est qui ne dit pas son nom, bien que les élections aient consacré la fin de la transition, bien que les électeurs du Nord et du Sud Kivu aient choisi leurs représentants dans la transparence, la guerre continue dans cette partie du pays de Lumumba.
Tout de suite, branle-bas de combat, mobilisation des forces militaires, rodomontades, invectives, renforts militaires, réunions des ministres des affaires étrangères des pays limitrophes, condamnations internationales contre les forces négatives, rien n'y fait! Et le pouvoir de Kinshasa de proposer un nouveau machin: "Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu"! Pas moins....!

Tout un chacun sait que sans la paix, il n'y a pas de sécurité! Et sans la sécurité, il n'y a pas de développement non plus! C'est enfoncer une porte ouverte que de baptiser ainsi l'objet d'une rencontre. Et qui est-on allé chercher pour mener les travaux de ces assises? le fameux abbée Malu-Malu qui décidement n'en démord plus de la politique! Ah l'ivresse du pouvoir....!
Non content d'avoir laissé des zones d'ombre planer dans l'organisation des présidentielles, le revoilà qui revient avec cette Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Et parmi les invités à ces assises initialement prévues, oh Maestro, du 27 décembre au 5 janvier, avant d'être repoussées au 6 janvier, on compte quasiment tous les pays étrangers de la terre qui visiblement doivent savoir dire aux congolais comment rétablir la paix et la sécurité dans cette partie de la République!
Passons sur le fait que nous sommes dans un univers globalisé, à l'ére de la mondialisation et qu'une affaire interne à un pays-continent comme le Congo Dém's peut-être gérée à un niveau supra-national; ce qui relèverait juridiquement, hélas à l'envers, du principe de la subsidiarité; lequel principe - à titre de rappel - est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit-être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même. Et ce principe va de pair avec celui de la suppléance, qui veut que quand les problèmes excèdent les capacités d'une petite entité, l'échelon supérieur a le devoir de la soutenir, dans les limites du principe de subsidiarité.

Jusqu'à preuve du contraire, la présente constitution congolaise ne contient nullement de telles dispositions d'abandon de souveraineté et cette conférence, qui en soi, n'est pas mauvaise quant à ses objectifs, encourt le risque de voir ses décisions contestées si d'aventure, ses conclusions consacraient cet abandon de souveraineté.

A la rentrée de septembre, le pouvoir de Kinshasa tablait sur une issue militaire fort du soutien de la communauté internationale(?); avant de se raviser deux mois plus tard devant l'adversité optant pour une capitulade médiatique.
Comment pourra-t-il avaliser la monnaie de l'échange qu'il n'a pas su imposer par la force à un renégat? Et au mépris des autres tribus de l'Est congolais qui elles, malgré leurs revendications légitimes, n'ont jamais pris pour autant les armes.
La tenue de cette conférence révèle en clair que le roi est nu! Puisque après les élections c'est encore et toujours la période transitoire qui continue de plus belle, avec ses conciliabules indécrottables et ses nombreux participants, on parle de 500 à 600 personnes réunies pendant dix jours à Goma! Mais que fait le parlement congolais, lui qui réunit cent sénateurs et 500 députés??? Ils sont en session extraordinaire, en rattrapage sur le budget notamment et ils ne sont pas assez outillés pour refléchir aux problèmes du Kivu!
Dans cette immense cour qu'est devenu le Congo Dém's, chers amis, la recréation est encore loin d'être terminée, d'autant que les bons beignets pillulent.

Mais il est où MOKONO NGELE....! cet excellent préfet de discipline qui, faisant corps avec sa profession, faisait régner l'ordre et la discipline dans la célèbre cour de St Raph..., parti depuis avec son légendaire sifflet . Paix à son âme!

Autres temps, autres moeurs, me diriez-vous?
Pourvu que l'on ne s'enfonce pas dans les abimes de ces temps-ci!


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